L’ubérisation

Depuis plusieurs mois, nous assistons à un bras de fer ultra médiatisé entre les chauffeurs de taxi et leurs concurrents, les VTC*. On nous parle d’Uber, cette entreprise californienne qui a déjà séduit plus de 200 millions d’utilisateurs dans le monde et dont le chiffre d’affaires double tous les six mois. Uber a lancé bien plus qu’un nouveau service via une application, elle a mis en lumière un phénomène sociétal qui gagne du terrain de façon fulgurante dans presque tous les secteurs de l’économie.
Si l’on tente une définition de ce néologisme à la mode, l’ubérisation serait le fait, pour une entreprise dominante sur un marché, de voir celui-ci se faire très vite redessiner par un acteur nouveau de l’économie numérique. Concrètement, quels effets cela a-t-il sur notre quotidien, côté personnel et professionnel ?
Les origines d’un phénomène
L’ubérisation est née de la convergence de deux facteurs principaux :
- L’essor du numérique avec notamment la généralisation des smartphones et du haut débit qui a bouleversé nos modes de consommation et de communication.
- Des comportements nouveaux de consommateurs qui recherchent l’accès à un service rapide, économique et ergonomique sans avoir besoin de passer par des intermédiaires.
“Le principe majeur de l’ubérisation est de capter les rentes en identifiant les trous dans la raquette”
a précisé Xavier Lépine, dans La Lettre de La Française en novembre 2015.
Dans le secteur bancaire
Trois principaux facteurs de changement émergent : l’effet générationnel, la révolution technologique et la défiance vis-à-vis des banques suite à la crise financière. Ce contexte a permis l’essor d’alternatives à la banque traditionnelle, nous parlons ici des FinTech :
200 000 clients. Les comptes sont ouverts uniquement chez les buralistes.
Une banque communautaire sur un modèle de réseau social dont les membres sont à l’initiative des produits proposés.
La première plateforme de crédit entre particuliers.
Le financement participatif : ces plateformes en ligne permettent à des porteurs de projet de faire appel au financement des particuliers. Chacune revendique son mode de fonctionnement, ses règles et le type de contrepartie associé au don. |
Dans l'assurance :
L’assurance entre petits groupes d’amis qui permet de récupérer chaque année un bonus calculé sur les sommes non dépensées d’une cagnotte partagée. |
Le partage solidaire des montants non couverts par l’assurance.
L’agilité et la créativité des entreprises numériques sont de véritables opportunités de renouveau pour les acteurs traditionnels qui doivent adapter leur business model.
Dans le secteur bancaire, les innovations que proposent les FinTech sont généralement des fonctionnalités qui peuvent être acquises et intégrées par les banques. Dans ce contexte, la réponse se trouve donc notamment dans le soutien et l’investissement dans ces start-up.