Le big bang des datas
Les “Big data” concernent les quantités astronomiques d’informations qui circulent en permanence sur l’ensemble des réseaux numériques utilisés au quotidien : mails, SMS, recherches internet -notamment Google-, interactions sur les réseaux sociaux (commentaires, photos, vidéos, “like”…). Ces données proviennent aussi des quinze milliards d’objets connectés qui envoient en permanence des informations sur le Net.
Littéralement, “Big data” signifie données massives. Et pour cause ! Le volume de ces données numériques a augmenté de manière exponentielle ces dernières années. On estime que 90 % des données récoltées depuis le début de l’humanité ont été produites durant ces deux dernières années. L’enjeu est donc de mettre en place de nouveaux outils concernant la capture, la recherche, le partage, le stockage, l’analyse et la présentation de ces données. Leur collecte et leur exploitation à des fins commerciales sont rendues possibles notamment par l’action volontaire des usagers qui ne voient pas les conséquences liées au fait de mettre sur la place publique des informations personnelles. Toutes ces données privées sont devenues la matière première de l’économie d’aujourd’hui.
Opportunités pour les entreprises, focus sur le secteur bancaire
Dans le secteur bancaire, la question des datas est un axe de développement. En effet, les banques collectent et traitent des données depuis toujours. Elles en savent beaucoup sur leurs clients puisqu’elles enregistrent des milliers de transactions chaque année. Elles sont “naturellement” détentrices de toutes leurs informations personnelles : pour ouvrir un compte ou obtenir un crédit, chacun d’entre nous doit prouver son identité, donner son âge, celui de ses enfants, ses antécédents médicaux, ses relevés de salaire…
Quelques exemples :
Monsieur Martin surfe une fois par jour sur des sites internet immobilier : il y a fort à parier qu’il cherche à vendre ou à acheter une maison ou un appartement. La banque a tout intérêt à lui envoyer un email sur ses conditions de prêt immobilier ou son offre “déménagement”.
Madame Dupont a mis en vente sa voiture sur “Le Bon Coin”. Elle a consulté le site cmne.fr pour se renseigner sur la page leasing. On peut penser qu’elle est sur le point de changer de véhicule. Il est intéressant qu’un conseiller la contacte pour lui proposer nos services.
Si ces données servent aujourd’hui à affiner la connaissance du risque, elles peuvent aussi aider à construire un programme de fidélisation ou encore “pousser” vers le client, au bon moment, les offres de produits les plus adaptées. Ce dernier appréciera de ne plus recevoir des milliers d’annonces ou offres qui ne lui correspondent pas mais seulement quelques publicités personnalisées et adaptées à ses besoins.
Mais les données les plus intéressantes pour identifier ces moments de vie se trouvent souvent en dehors du système d’informations de la banque. Cette dernière doit donc aller chercher des données auprès de prestataires média ou sur les réseaux sociaux. L’enjeu est de taille face notamment aux géants de l’Internet comme Apple, Google ou Amazon qui connaissent eux aussi très bien les consommateurs et se lancent dans les services financiers.
Risques et points de vigilance
Il existe un véritable risque de réputation autour de l’utilisation des données par les banques, qui revendiquent souvent leur statut de “tiers de confiance”. Pas question en France de les vendre à des prestataires extérieurs. Alors qu’aux États-Unis, on estime que les banques tirent déjà 1,7 milliard de dollars de revenus par an de l’exploitation des données. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la loi n’interdit pas d’utiliser les données bancaires. Du moment que le client en est informé et donne son accord, tout est possible. Par ailleurs, on peut se passer de l’accord du client et vendre les données à un tiers, si elles sont agrégées et anonymisées de manière irréversible.
Au niveau de l’Union Européenne, d’importantes réglementations sont en place pour assurer la protection des données dans les banques :
- La BCBS 239 sur la traçabilité des données, conséquence des différentes versions de Bâle.
- La directive GDPR qui s’imposera aux banques à partir de 2018. Elle réglemente la confidentialité des données et le droit à l’oubli. Elle implique de lourdes sanctions en cas de non-respect.
Des questions d’ordre éthique
Dans le monde d’aujourd’hui, tous les systèmes se nourrissent de datas. Ces données sont le “carburant” faisant fonctionner un système capable de traiter des données non structurées (texte, images, vidéos...) utiles aux entreprises pour connaître et comprendre le consommateur.
Les questions qui se posent à présent sont d’ordre éthique : comment apporter des réponses aux attentes et aux inquiétudes d’un nombre croissant d’internautes sur la sécurité, l’utilisation et la valeur de leurs données ?
Comment organiser la gouvernance des organisations devant un tel champ infini d’informations ? Le monde de demain sera gouverné par des hommes et des femmes qui s’appuieront sur des analyses issues du Big data. Il est donc nécessaire d’encadrer le système pour ne pas abandonner notre liberté à des machines mais de tirer parti des possibilités infinies que ces données mettent à notre portée.
Et le CMNE dans tout ça ?
“Le CMNE expérimente depuis 2015 ces technologies à partir des données de son site Internet uniquement dans l’objectif d’identifier les intérêts et projets de nos clients et leur proposer des solutions adaptées sur le site, par email et par téléphone. L’accent est mis également sur la sécurisation des données du client et sur la transparence vis-à-vis de leur utilisation.”