La Française
Finance 16/12/12
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Bien que prolongé, le programme de la BCE diminue dans sa taille, perturbant les vues des investisseurs

L’issue du referendum italien a été conforme aux sondages, ce qui en ferait presque une surprise.

Comme indiqué à plusieurs reprises, ce résultat était assez largement anticipé par le marché, et son impact a donc été extrêmement faible pour ne pas dire nul. Cela ne veut pas dire que les implications à moyen terme n’existent pas, mais pour le moment, le marché n’est pas focalisé là-dessus.

La réunion de la Banque centrale européenne constituait le second évènement de la semaine, avec une petite surprise à la clef. Le marché attendait une prolongation de six mois et un montant d’achat inchangé, finalement l’institution européenne a annoncé neuf mois de prolongation et des montants qui baissent de 80 Mds€ à 60 Mds€ à partir de mars. La BCE n’annonce pas non plus d’augmentation des obligations non CAC, mais une possibilité d’acheter en dessous du taux de dépôt. Cela a d’abord été compris comme un signal favorable à une hausse des taux par le marché, entrainant un mouvement vendeur d’obligations, ces dernières sont cependant revenues rapidement.

Depuis cette réunion, on observe plusieurs mouvements :

  • Vendeur périphériques sur les parties longues de courbe → Logique dans le sens où les achats en dessous du taux de dépôts protègent les paries courtes de courbe alors que les parties longues souffrent d’achats moins importants (et de la non augmentation des non CAC)
  • Vendeur Euro → Plus surprenante en première lecture, mais cela s’explique sans doute par un ancrage très fort des taux courts euro
  • Acheteur actions euro et bancaires → Logique pour les bancaires, les courbes se pentifiant, moins clair pour les actions euros en général. Ces dernières profitent des dernies bons chiffres d’activité, de la baisse de l’euro, et du fait que certaines incertitudes soient maintenant derrière nous.

Bref, le marché est acheteur sur les actions, y compris les euro ce qui est nouveau, il demeure « tendu » sur les taux, et plus que jamais vendeur sur le dollar.
Qu’en pense-t-on ?

  • Toujours la même chose sur les taux : l’inflation nous parait correctement prise en compte dans les valorisations pour la partie américaine et « l’euphorie » de croissance créée par la victoire de Trump nous parait, au minimum, prématurée. Sur la partie euro, nous trouvons en revanche les taux toujours trop chers.
  • Sur les actions, nous trouvons la zone États-Unis toujours chère et les prévisions de croissance des bénéfices devraient être revues à la baisse (+12% attendu en 2017). Là encore l’effet Trump nous parait plus que pris en compte dans les valorisations. Les actions euro quant à elles devraient continuer à bien se comporter si l’euro demeure orienté à la baisse.
  • Enfin, sur les devises, nous avons toujours du mal à partager l’optimisme ambiant sur le dollar… toujours pour les mêmes raisons.

La semaine prochaine, notre attention sera portée sur la réunion de la Réserve fédérale américaine, avec une incertitude à peu près nulle. Le discours pourrait en revanche avoir un peu d’importance.

Chaque semaine l'Essentiel Marchés vous propose une analyse des dernières actualités financières par François Rimeu, Responsable du Pôle Total Return La Française Asset Management.